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Affaire Alfred Mandoungou : cabale ou complot politique entre “camarades »?


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Dans la perspectives des prochaines sénatoriales et de la présidentielle qui pointent a l’horizon, notre pays connaîtra de nombreuses histoires aussi drôles, pathétiques qu’extraordinaires. Derrière ces manœuvres politiciennes se cache un objectif : chercher par tous les moyens possibles a se faire une place au soleil, c’est le principe du «ôte-toi, que je m’y mette ›› et tous les coups tordus sont permis. Tel semble être le cas de l’affaire Alfred Madoungou, conseiller à la présidence de la République dont les collaborateurs sont en prison suite à une dénonciation faite par un délinquant de Mouila arrêté à la suite d’un vol dans un magasin de cette ville.

Des informations qui nous parviennent, cette affaire à dormir debout, serait à ce qu’il semble une conspiration montée par des grosses légumes de la province de la Ngounié aux fins d’abattre socialement et politiquement ce conseiller, membre influent de la Ngounié forte et grand animateur de l’association Renaissance. Vraisemblablement, le délinquant à l’origine de cette dénonciation, aurait été approché en catimini par certaines grosses légumes de la province afin qu’il cite des personnes proches du Conseiller aux fins de les impliquer dans un réseau de crimes rituels. En contre partie de ces révélations, les grosses légumes auraient promis en échange de cette dénonciation, une petite condamnation ou une relaxe pure et simple du délinquant énonciateur. Ce qui a été

fait par ce dernier.

Nos sources indiquent que les proches du conseiller, mis en cause par le délinquant n’ont pas de passé sulfureux, ni avoir eu, par le passé, des ennuis avec la justice. De plus, ils n’r›nt jamais eu des rapports d’amitié, ni de proximité avec ledit délinquant. Eu égard à ce qui précède, des questionnements fusent quant a la crédibilité et la pertinence Des propos d’un tel personnage.

Toutefois, devant l’ampleur de telles accusations, il est toujours prudent d’avoir de la distance avant de jeter le discrédit sur autrui. Dans ce dossier, notre justice et les enquêteurs en charge du dossier devraient véritablement faire montrent de professionnalisme afin de faire jaillir la vérité. Car, il semblerait que beaucoup de zones d’ombres subsistent dans le mode opératoire ayant abouti à l’éclatement de cette affaire et sa publication parla presse.

En effet, il nous revient que les collaborateurs du conseiller Madoungou en activité pour la plupart à Libreville, ont été quasiment kidnappés par les forces de défense, et conduit à Mouila sans saisir de manière officielle les autorités judiciaires de Libreville. Comment comprendre une telle forfaiture ? ll semblerait que cette méthode cavalière résulterait des instructions, et l’implication d’un autre trio de personnalités poli- tiques et hauts magistrats, qui n’acceptent pas la montée en puissance de ce jeune loup aux dents longues dans la haute sphère de la république et au sein du parti démocratique gabonais (PDG).

Sur le terrain politique, il semblerait que le Conseiller du président n’a pas que d’amis au sein de sa province la Ngounié, son parcours politique et son ascension sociale seraient certainement à l’origine de la cabale dont il serait l’objet aujourd’hui. S’agissant de l’enquête proprement dite en rapport avec le dossier, des informations qui nous parviennent de Mouila, le dénonciateur aurait conduit les magistrats et enquêteurs sur le site macabre où ils effectuaient avec ses présumés complices leurs sales besognes.

Sur ledit site, ils auraient trouve’ un calibre 12 neuf et deux mèches tressées  dans une broussaille des environs de Mouila. Aucun corps mutilé n’a été exhumé, ni trouvé. Nous osons croire que les éléments trouvés sur le site à savoir : le calibre 12 neuf et les 2 mèches seront décisifs pour la suite du dossier.

De notre point de vue, la question des crimes rituels dans notre pays ne doit pas être traitée avec beaucoup de légèreté et d’empressement. Nous savons les dégâts et les préjudices qu’ils occasionnent lorsque les mis en causes sont blanchis. Le Conseiller du président a-t-il été cité nommément dans cette affaire ? Suffit-il d’avoir un poste a la présidence pour être traîne à la chienlit ?  A ce qu’il semble, la campagne de dénigrement et le complot politique dont ce membre de la Ngounié forte et coordinateur général de l’association Renaissance fait l’objet dans les journaux résulterait certainement du fait qu’il ait acquis un patrimoine, aussi bien à Mouila que dans son village a Mimongo.

Toute chose qui énerverait les barons du régime, certains camarades du parti et même quelques membres de sa propre famille nucléaire. En définitive, avant le jugement ou les conclusions de cette affaire, il serait judicieux de nous en tenir au sacro saint principe de la présomption d’innocence des mis en causes. D’où notre interrogation interpellatrice : affaire Alfred Madoungou : cabale ou complot politique? Wait and see.

Analyse de la situation politique au Gabon


PING (1)

 

La tentation est quasiment irrésistible, celle d’observer les trajectoires des acteurs des différents bords politiques de notre pays. Surtout depuis l’avènement de la démocratie en 1990.

Les évolutions auxquelles on assiste nous offrent une lecture assez particulière de la vie politique nationale en ce sens que le rétroviseur de l’analyste ne nous éloigne presque pas du passé. Loin de nous faire vivre un présent dans le futur, les recompositions auxquelles on assiste ont fini par nous neutraliser dans ce qui s’apparente à un présent dans le passé.

Or, au début, ce passé nous apprend que les pères fondateurs de notre République avaient parfaitement implanté les bases de ce que doit être la politique. Particulièrement ce que doit être un parti politique. C’est-à-dire une association d’idées autour de visions diverses, parfois éparses, de ce que l’on entend faire de la société. Le cadre dans lequel on envisage transformer, selon sa vision, le pays. Bien entendu, avec la déclinaison des moyens y relatifs.

Aux premières heures de notre indépendance, chaque formation politique était ainsi organisée. Chaque parti était porteur d’un projet, d’une offre politique assise sur une idée bien précise de la société que l’on envisageait bâtir.

Cela, évidemment et comme on peut le voir encore ailleurs aujourd’hui, avec une transversalité, bien au-dessus des chapelles, du choix des régimes. Ainsi du partage du parlementarisme entre Jean-Hilaire Aubame et Paul Gondjout, pourtant de formations radicalement opposées, mais qui avaient librement fait le choix de refuser le présidentialisme si cher au Président Léon Mba. Les offres étaient opposées quoique les acteurs pouvaient partager la nature du régime.

La création d’un parti politique était avant tout une question d’idée, d’offre et d’engagement. Même s’il est clair que des affinités affectives, religieuses ou identitaires n’ont pas manqué d’accompagner ce mouvement, il reste que la base était une affaire de conception de la société et d’approche. Le tout dans une dynamique de groupe où le moi était très à l’étroit.

A l’origine, les auteurs de ceux qui peuvent être considérés comme les artisans du retour de la démocratie en 1990, ont fondé leur mouvement sur ce modèle. Le Morena, c’était une idée, une offre et un engagement. Et le cosmopolitisme de sa tête n’a aucunement occulté ces valeurs.

Valeurs qui malheureusement seront par la suite portées par deux personnes qui non seulement n’avaient pas participé à leur élaboration, mais ne les partageaient pas puisqu’elles n’avaient jamais fait acte d’engagement envers elles.

Effet de mode

On veut parler de Messieurs Paul Mba Abessole et André Mba Obame, qui prendront, en France, le relai d’une lutte qui n’a jamais été la leur. Le premier s’est retrouvé en exil à la suite d’un contentieux personnel qui, dans tous les cas, n’avait rien à avoir avec le combat du Morena. Quant au second, il était parti du Gabon pour poursuivre ses études et non porter le flambeau du Morena à l’extérieur.

C’est donc accidentellement que Messieurs Mba Abessole et Mba Obame sont devenus opposants. Aucun contentieux idéologique ne les avait auparavant opposés au régime de l’époque. Mais comme l’opportunité s’est présentée…

Il serait peut-être honnête de reconnaître à ces deux hommes politiques ont la paternité de ce qui va devenir au Gabon le contentieux accidentel. On peut le définir comme le fait de devenir opposant par suivisme, pour des raisons personnelles ou par opportunisme.

En tout cas sans idée, sans offre et donc sans engagement. On ne s’oppose pas par souci du groupe, mais par souci du moi.

Le suivisme, que l’on peut aussi appeler effet de mode, c’est ce à quoi on a assisté en 1990 lors de la Conférence nationale. En dehors du Morena et de quelques intégristes de l’idéologie marxiste du FUAPO, le reste de la nouvelle et soudaine opposition, n’était porteur d’aucune offre.

Mais la mode c’était : « Je suis de l’opposition ». Plus qu’une mode, c’était même tout un projet de société qui a été à l’origine de la belle moisson des législatives de 1990. Laquelle sera rapidement réduite, cinq ans plus tard, à la portion congrue. La mode avait depuis perdu son effet.

Ce qui s’est passé en 2001 est révélateur de l’absence de décence en politique. A l’évidence, lorsque Monsieur Zacharie Myboto est forcé de quitter le gouvernement, c’est parce qu’il vient de se rendre compte que depuis longtemps, son ancien gendre lui a fait jouer le clavecin dans la cour du village et sous le soleil.

Le contentieux est personnel en ce qu’en recevant la dot de sa fille, il s’assurait de succéder à son beau-fils. Et c’est en découvrant qu’il n’est plus l’unique beau-père qu’il va se lancer dans un grand numéro de vengeance qui le conduira jusqu’au perron de l’Hôtel de ville de Libreville.

Dès lors, il est acquis que si le gendre n’avait pas rétrogradé sa fille à la troisième position, Monsieur Zacharie Myboto n’aurait jamais franchi la porte de l’opposition. Ici, le caractère personnel du contentieux est si limpide que la suite va l’établir formellement puisque ce n’est qu’après que sera créée son UGDD.

Autrement dit, Myboto a choisi d’aller dans l’opposition sans idée, sans offre et naturellement sans engagement. A part, évidemment, celui de se venger ; une soif de vengeance qui n’a toujours pas fini de le ronger.

Que dire alors du grand accident de 2009 ?

Peu de choses en peu de mots car si Omar Bongo Ondimba était encore en vie, on ne verrait certainement pas aujourd’hui Messieurs Jean Eyeghe Ndong, Casimir Oyé Mba et André Mba Obame dans l’opposition. Ou démissionner du PDG pour créer l’UN. Ils ne s’y trouvent pas parce qu’ils ont toujours partagé une même vision de la conduite du pays.

Pour parler simple, on dira qu’ils sont là-bas parce qu’Omar Bongo Ondimba n’est plus là. Quelle valeur alors donner à un engagement aussi relatif pour ne pas dire abstrait ? Quelle sincérité trouver en des âmes qui ont été incapables de faire le moindre reproche à Omar Bongo Ondimba de son vivant et qui sont, depuis son décès, devenus prolixes dans la critique de son action ? Si la pusillanimité cherchait un toit, elle serait la bienvenue du côté de l’ancienne Sobraga.

Le cas Jean Ping

Circonstances aggravantes : la composition même de l’équipe porteuse de ce contentieux et qui est constituée, pour la partie radicale, de Zacharie Myboto, beau-père d’Omar Bongo Ondimba ; Jean Eyeghe Ndong, petit-frère d’Omar Bongo Ondimba et André Mba Obame, beau-père d’Omar Bongo Ondimba.

Soit deux grands pères et un oncle de Monsieur Ali Bongo Ondimba. D’accidentel, ce contentieux a dès lors pris un virage familial qui ne définit finalement pas en quoi devrait-il impliquer l’ensemble de la population gabonaise.

Celui concernant Monsieur Jean Ping aurait pu rentrer dans la précédente catégorie si la légèreté et la malhonnêteté de ses propos ne mériteraient pas d’être confondues.

Car seule une amnésie collective pourra faire perdre de vue à l’opinion que si Monsieur Jean Ping avait été reconduit à la tête de la Commission de l’Union africaine, il n’aurait pas fait sa sortie, encore moins démissionner du PDG. C’est une réalité incontestable.

Autre réalité incontestable : il ne tiendrait pas aujourd’hui ces propos si au lendemain de sa défaite à l’Union africaine, on lui avait trouvé une place au gouvernement comme il le souhaitait. Il l’a tellement espéré que cela arriverait qu’il a longuement patienté jusqu’à la formation du dernier gouvernement.

Et surtout suite à la nomination de son neveu (Marcelin Agaya) qu’il s’est rendu à l’évidence qu’il n’avait plus aucune raison d’espérer. C’est donc un homme extrêmement frustré et aigri qui vient de regagner les rangs de l’opposition.

Comme tout bon porteur d’un contentieux personnel, il n’a aucune idée, aucune offre. Il y est pour lui-même et l’usage fréquent du « Je » dans ses lamentos traduit parfaitement le caractère personnel de son combat.

Pour autant, il faut reconnaître à Monsieur Jean Ping un certain courage. Ou plutôt le courage de la répétition qui lui a permis – effet de mode, décidément – de venir surfer sur « l’étrangisme » si prisé par ses nouveaux amis.

Et on ne commettra pas l’impair de soupçonner de xénophobie ce pur produit de l’étranger qui a porté « l’étrangisme » jusque dans son patronyme.

Monsieur Jean Ping le dit : il déteste la présence des étrangers au Gabon et ne fond d’amour que pour les Gabonais. Sauf qu’on attend qu’il vienne nous faire la démonstration qu’il n’est pas le propriétaire de la société Phoenix Capital Management, qui est nichée au 17ème étage de la Tour BIAO, en pleine Avenue Lamblin d’Abidjan, en Côte d’Ivoire (Site : http://phoenixafricaholding.com/fr/).

Une société créée avec l’argent que Monsieur Jean Ping a gagné au Gabon et qui non seulement emploie une dizaine d’Ivoiriens, donc d’étrangers, mais participe à l’essor de l’économie ivoirienne.

Cette forme de patriotisme mérite assurément d’être expliqué aux Gabonais afin que l’on mesure bien l’étendue de son amour pour le Gabon. Cet amour qui l’a poussé à prendre son argent pour aller donner du travail aux étrangers et contribuer à la richesse d’un pays étranger.

Sa dévotion à l’étranger est de notoriété et la presse qui le soutient a eu bon réflexe de le livrer en promouvant son futur livre. Un ouvrage qui ne parle bizarrement pas de Gabonais mort, mais plutôt d’un étranger en la personne de Kadhafi.

Déverser un torrent de larmes pour la mort de Kadhafi au point de pondre tout un livre alors que notre Péan d’Omboué aurait gagné à nous sortir un best-seller sur la mort de quelqu’un qu’il connaît infiniment mieux que le Libyen : un certain Joseph Rendjambé.

Mais on peut comprendre que son cousin n’a pas eu la générosité aussi large que Kadhafi. Monsieur Jean Ping le sait : « L’intérêt guide l’esprit ».

Lui jeter la pierre d’avoir presque donné le fer de Bélinga à ses oncles Chinois, serait lui faire le reproche de s’occuper de ses parents.

Aussi, pourra-t-on se contenter de lui faire remarquer que contrairement à ce qu’il raconte, s’il y a une famille qui s’est littéralement mis au service de l’étranger, c’est bien la sienne. Deux exemples pour le démontrer.

Pour l’avoir lui-même cité, son fils est un homme d’affaires. Le mensonge selon lequel il aurait été contraint à l’exil ne peut sérieusement prospérer devant cette vérité implacable : il est le Consul honoraire du Tchad au Gabon. Monsieur Jean Ping emprunte ainsi le raccourci de la calomnie tout simplement pour que les Gabonais ne sachent pas que son fils travaille au Gabon pour les intérêts du Tchad, un pays étranger.

L’autre exemple concerne son frère, le fameux Monsieur Tchen. Comme son neveu, il est lui aussi Consul honoraire des Pays-Bas au Gabon. A part que le tonton est en train de faire mieux que le neveu.

Il se trouve que le diplomate Hollandais a poussé le culot d’introduire une demande de passeport de service au ministère des Affaires étrangères. Autrement dit, Monsieur Tchen veut un document gabonais pour lui permettre de travailler pour les intérêts d’un pays étranger.

Quand on est ainsi lié, personnellement et familialement, à l’étranger, parler des étrangers tel que Monsieur Jean Ping l’a fait relève de ce que Claude Cléro appelle « la capacité de mentir à sa propre conscience ».

Secteur pétrolier : découverte de deux nouveaux gisements


industrie

 

Le Gabon conserve sa position de grand producteur de pétrole en Afrique Centrale, juste derrière la Guinée Equatoriale.

Le pays enregistre deux nouveaux gisement d’hydrocarbures, à savoir celui de Inongo sur le permis Nziembou, et Nyonie Deep sur le permis D4, a annoncé mercredi  le Ministre gabonais du pétrole, Etienne Dieudonné Ngoubou, lors de la conférence de presse gouvernementale du 23 juillet.

Les découvertes ont été faites respectivement par la Société française Perenco Oil & Gaz Limited dans la province de la Ngounié, et la Société Italienne Eni Gabon Sa, dans la l’Estuaire, au large de la baie de Pongara.

S’agissant du gisement de Nziembou, il pourrait être le  plus important avec environ 20 millions de barils exploitables.

Aussi, le pays vient également de rendre publics les résultats du 10ème appel d’offres pour l’attribution des blocs en eaux profondes et très profondes du bassin sédimentaire.

Il s’agit de 7 blocs pour 14 entreprises pétrolières.

En outre, pour recadrer le secteur des hydrocarbures au Gabon, une loi sera promulguée dans les semaines à venir, a annoncé le Ministre du pétrole.

A la suite de cette loi, les entreprise retenues seront évaluées, suivant la nouvelle réglementation qui sera  mise en place et qui tiendra compte de la politique gouvernementale, notamment de l’aspect environnemental et le développement communautaire.

L’ancienne loi qui datait des années 60 et 80 ne cadrait plus avec les nouvelles notions sur la production des hydrocarbures.

« Le pétrole appartient au pays où il se trouve. Il reste aux entreprises de se conformer aux nouvelles dispositions », a lancé M. Ngoubou.

Le code des hydrocarbures enfin adopté


industrie

 

Source: Gabon Review

Annoncé pour septembre 2012, ce n’est finalement en juillet 2014 que la nouvelle loi relative aux produits pétroliers et gaziers a été adoptée.

On l’avait annoncé depuis l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir. Ce n’est finalement que quatre (4) années plus tard que le document tant attendu a été officialisé pour entrer en vigueur dans les prochaines semaines si tout se passe comme prévu. Pour ses concepteurs, la mouture finale, qui semble avoir eu beaucoup de mal à être mise au point, serait désormais aux normes indiquées par les plus autorités du pays.

De fait, après d’autres séances d’examen visiblement menées à la hâte, l’on rapporte que la commission chargée d’élaborer le nouveau code a bien rendu sa copie. Et le 11 juillet dernier, ultime jour de la session extraordinaire à l’Assemblée nationale, les députés ont voté et adopté le texte qui, chez les sénateurs a connu le même succès, lors de la séance plénière tenue 3 jours plus tard. Reste donc à la direction générale des Hydrocarbures de plancher sur les décrets d’application avant la rentrée prochaine. Une tâche qui, croit savoir Africa Energy Intelligence (n°727), devrait être menée avec le soutien de la branche parisienne du cabinet Shearman & Sterling, qui avait déjà contribué à la rédaction de la nouvelle version.

Selon de nombreux experts du secteur, l’absence de texte avait fini par susciter craintes et suspicions auprès des exploitants étrangers qui ne souhaitent pas signer de contrat de partage de production sans être en possession du précieux texte. L’adoption du nouveau code «pourrait faciliter le déblocage des négociations sur la zone deep offshore, commencées officiellement en 2013 et qui ont tendance à patiner depuis lors», estime le confidentiel en ligne.

A l’évidence, l’ancienne loi avait besoin d’être toilettée et revisité pour coller aux réalités actuelles et permettre au Gabon de tirer un meilleur parti de l’exploitation de ses hydrocarbures. Pourtant, publiée au Journal officiel le 25 avril 2014, la dernière version du texte n’avait pas été validée par le Parlement durant la session ordinaire échue le 30 juin dernier. L’on pointait alors quelques manquements dans cette version qui était censée fixer le régime juridique, douanier et fiscal, ainsi que le taux de change applicable aux activités d’exploration, d’exploitation et de transport des produits pétroliers en République gabonaise.

 

IDE : Le Gabon a engrangé 1235 milliards de FCFA entre 2009-2012


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Sur la période 2009-2012, le Gabon a accueilli 460 milliards de capitaux étrangers de plus que sur la période 2005-2008. Pour quels résultats ?

Selon le dernier rapport de la Conférences des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), la période 2009-2012 a été très porteuse pour le Gabon en matière d’investissements directs étrangers (IDE). Sur ces 4 années, le pays a ainsi absorbé 1235 milliards de francs CFA, contre 775 milliards entre 2005 et 2008. Plus précisément 351 milliards de francs CFA ont été investis au Gabon en 2012 contre 345 milliards en 2011, 245 milliards en 2010 et 265 milliards en 2009.

Selon le Cnuced, «la hausse des flux d’IDE en direction du Gabon s’explique par la politique d’ouverture des nouveaux dirigeants marquée par des allègements fiscaux consacrés dans plusieurs secteurs d’activités et les nouvelles facilités qu’offrent le pays en termes d’opportunités sur le marché national». Par ailleurs, indique l’organisme onusien, «le Gabon s’est affranchi de la prédominance des entreprises hexagonales en ouvrant son marché aux pays émergents comme la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, la Turquie ; et en intensifiant ses relations commerciales avec les nouveaux dragons d’Afrique tels que la Maroc».

Ainsi, par le biais de ces nouveaux partenaires, «les investissements consacrés en grande partie dans le secteur des mines et des hydrocarbures se sont progressivement élargis à d’autres secteurs d’activités jugés stratégiques comme l’électricité, les routes, les télécommunications…», souligne le Cnuced.

Economie la plus compétitive de la sous-région selon le World Economic Forum, le Gabon aspire désormais à devenir la première destination des IDE en zone Cemac. Statut détenu par le Congo, qui a brassé 4900 milliards de francs CFA sur la période 2009-2012. Ces investissements ont-ils un impact réel sur le terrain? Rien n’est moins sûr ! De nombreux observateurs estiment en effet que les projets réalisés par le Gabon sur la période 2009-2012 sont en deçà des 1235 milliards de francs CFA annoncés.

Détournement des deniers publics : Où étaient la Cour des Comptes et l’Assemblée nationale ?


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Source: Gaboneco

Suite à l’audit des Comptes publics lancé en janvier dernier par la Direction Générale du Contrôle des Ressources et des Charges Publiques (DGCRCP) afin d’assainir les finances de l’Etat, c’est un vaste réseau de détournement qui a été découvert et qui vient ainsi jeter un sérieux discrédit sur le rôle des institutions en charges du contrôle de l’exécution de la loi de finances, telles que la Cour des Comptes et l’Assemblée Nationale.

 

En bloquant pendant six mois à compter du 31 décembre 2013, les paiements de l’Etat dûs aux entreprises fournisseurs afin de voir clair dans les livres du Trésor, la DGCRCP a mis la main sur un important réseau de détournement des dépenses publiques dont les montants donnent le tournis.

Un grand ménage qui vient jeter un sérieux doute sur l’efficacité de nos fonctionnaires de la Cour des Comptes, et de nos députés de la commission de finances de l’Assemblée nationale.

En effet, comment comprendre que pendant dix ans, avant le haro de la DGCRCP, l’Etat exécutait des dépenses frauduleuses au nez et à la barbe des députés et des magistrats financiers dont le rôle est de veiller au contrôle de l’exécution de la loi de finances ?

Selon l’article 14 de la Déclaration des Droits de L’Homme et du citoyen de 1789 et  l’article 47 de la Constitution gabonaise, en substance, les députés, au nom du peuple, contrôlent l’action du gouvernement.

Ils ont un pouvoir budgétaire qui s’exerce lors du vote de la loi de finances qui détermine les charges et les ressources de l’Etat.

Ainsi, les députés en épluchant les crédits alloués aux administrations auraient dû déceler les fraudes découvertes par la DGCRCP, surtout en ce qui concerne les lignes budgétaires pluriannuelles.

Lors du vote en séance plénière à l’Assemblée nationale, chaque membre de la Commission finances aurait pu se rendre compte que tel montant alloué à sa circonscription est détourné. Ou encore que les travaux initiés l’année précédente dans son département n’avaient jamais été menés jusqu’à leur terme, et comprendre ainsi que les fonds alloués à ces travaux n’ont pas été utilisés à cette fin. A moins qu’ils ne soient eux-mêmes à l’origine des faits qu’ils auraient du dénoncer…

Même interrogation pour la Cour des Comptes où les magistrats qui y exercent sont mieux outillés que les députés pour aborder les questions financières de l’Etat. D’autant que sur le plan juridique, les magistrats financiers bénéficient de pleins pouvoirs en la matière. Car l’article 76 de la Constitution prévoit en substance que la Cour des comptes est chargée du contrôle des finances publiques. A cet effet :

– elle assure le contrôle de l’exécution des lois de finances et en informe le Parlement et le Gouvernement ;
-elle vérifie la régularité des recettes et des dépenses décrites dans les comptabilités publiques et s’assure, à partir de ces dernières, du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les services de l’Etat ou par les autres personnes morales de droit public.

C’est certainement le manque de crédibilité de ces deux institutions dans l’exécution de leurs tâches qui explique la décision du président Ali Bongo Ondimba de créer à l’issue du Conseil des Ministres du 15 septembre 2011, laDirection Générale du Contrôle des Ressources et des Charges Publiques (DGCRCP) avec pour missions de renforcer le contrôle des ressources et charges publiques.

Maintenant, osons croire que cette initiative de la DGCRCP va montrer l’exemple aux autres institutions de la République atones,  pourtant chargées ou consultées dans la gestion des deniers publics mais qui, pour cacher leur vacuité, se cachent dans un silence approbateur des fossoyeurs de la République.

En outre, la DGCRCP ayant fait son travail, la prise du relai, par la machine judiciaire est d’ores et déjà vivement attendue, le contribuable gabonais étant très impatient de voir les auteurs de tels crimes économiques répondre de leurs actes.

Notre République en sortira grandie.

 

Dette intérieure : « L’Etat paye désormais la bonne dépense »


industrie

 

Source: Gabon eco

Au 31 décembre 2013, la Direction générale du contrôle des ressources et charges publiques a décidé de lancer un vaste audit des comptes publics. Une opération non sans risque, mais nécessaire en vue de rendre plus lisibles les comptes de l’Etat et préparer le nouveau mode de budget par objectif de programmes, effectif dès janvier 2015, et qui a donné lieu à des supputations en tous genres. La plus improbable étant la rumeur selon laquelle les caisses de l’Etat gabonais seraient vides.

« Non. Les caisses du Trésor public gabonais ne sont pas vides.

 

Face aux rumeurs persistantes d’insolvabilité de l’Etat gabonais, le ministère du Budget a tenu à lever le voile sur les raisons précises à l’origine de ces affirmations non avérées.

 

Un audit pour assainir les finances publiques

Créée le 7 mai 2012 en remplacement de la Direction générale du contrôle financier, la Direction générale du contrôle des ressources et charges publiques (DGCRCP) a entrepris, au 31 décembre 2013, de geler les comptes du Trésor afin d’y mener un audit minutieux qui a duré plusieurs mois.

L’objectif recherché était d’identifier clairement les failles d’un système de finances publiques en proie à tous les maux : détournements, gaspillage, surfacturation, dépenses non justifiées, création de lignes budgétaires fantômes.

En gros, l’Etat dépensait sans compter, mais surtout sans jamais voir le résultat de ses investissements.

 

« Tout comme un commerce ordinaire, lorsqu’on fait l’inventaire, on se doit de fermer boutique pour avoir une meilleure vision des comptes, des stocks etc… C’est ce que nous avons fait avec le Trésor public. Au moment où nous avons décidé de lancer l’audit, nous avons gelé les comptes du Trésor. Plus aucun paiement, aucune dépense n’était autorisée jusqu’aux résultats de l’audit », a expliqué Jean Fidèle Otandault, directeur général du contrôle des ressources et charges publiques.

 

« C’est cette période de gel des comptes publics que certains qui avaient tout à perdre à l’issue de l’audit, ont interprété comme une situation d’insolvabilité de l’Etat gabonais. Il n’en est rien ».

 

C’est ce travail d’assainissement des finances publiques, nécessaire pour une meilleure lisibilité des comptes de l’Etat gabonais, qui a permis de mettre à nu, entre autres, le détournement des budgets alloués aux fêtes tournantes qui devaient contribuer au développement de projets infrastructurels dans les provinces.

 

« Sur 500 milliards alloués aux fêtes tournantes en dix ans, 400 ont été détournés. C’est un véritable scandale », s’est insurgé le DGCRCP.

 

De même, la manne financière allouée aux régies financières publiques et communément appelée « fonds communs » était, jusqu’à cet audit, un puits d’enrichissement illicite pour certains hauts fonctionnaires qui s’y taillaient la part du lion.

 

« Pendant l’audit, nous avons découvert que certaines autorités pourtant à la retraite depuis des années, continuaient de percevoir les fonds communs. De même, certaines directions de régies financières y puisaient un budget de fonctionnement illimité ».

 

Et ce sont les économies réalisées sur ce budget des fonds communs, 46 milliards au total, qui ont donné lieu à la création de la Prime d’Incitation à la Performance (PIP).

 

« Le chef de l’Etat a pris la courageuse décision de supprimer les fonds communs pour créer la PIP. Prendre à 500 personnes qui s’engraissaient sur le dos de l’Etat pour redistribuer à 22.000 agents publics ».

 

Depuis le début du mois de juillet, la PIP est payée aux agents publics répondant aux critères d’attribution de cette prime.

 

La dette intérieure : payer désormais la bonne dépense

Parmi les dysfonctionnements mis à nu par les enquêteurs de la DGCRCP, figurent en bonne place les systèmes d’attribution des marchés publics, effectués pour certains, dans des conditions discutables. Surtout en ce qui concerne les attributions de gré à gré.

 

« Les attributions de gré à gré des marchés de l’Etat sont tout à fait légales et existent à part entière dans le Code des marchés publics. Mais elles doivent être limitées à 10% des marchés publics. Ce système en soi n’est pas un problème. Bien au contraire. Il permet entre autres, d’abaisser les coûts d’un contrat. Malheureusement, au cours de nos enquêtes, nous avons découvert que les conditions dans lesquelles se faisaient certaines attributions de marchés publics de gré à gré étaient moins nobles que le système lui-même. Certaines entreprises obtenaient des marchés parce qu’elles connaissaient un administrateur de crédit, ou parce qu’elles disposaient des fonds nécessaires pour préfinancer le projet ».

 

C’est dans le cadre de ce mode d’attribution des marchés publics que certains opérateurs économiques ont pu bénéficier, sans appel d’offres, de marchés dans les travaux publics, de plus de 300 milliards de francs CFA. Beaucoup trop pour un seul opérateur.

 

C’est également dans ce cadre que sont nées de nombreuses PME qui n’étaient en fait que des prête-noms ou des entreprises factices dont la seule mission était de servir de façade pour des détournements de fonds.

 

« Certains hauts fonctionnaires demandaient à des parents ou amis de créer des entreprises en vue de leur attribuer des marchés publics et procéder en toute quiétude à des détournements. C’est à tout cela que nous avons entrepris de mettre fin ».

 

Les cas de surfacturation, de légion notamment dans le secteur de la fourniture en matériel informatique ont également été découverts.

 

« Certains fournisseurs en matériel informatique facturaient 3 à 4 fois le prix du marché, juste parce que c’était l’Etat. Les entreprises coupables de ces méthodes ont par ailleurs reconnu les faits ».

 

Durant plusieurs mois, la DGCRCP a reçu individuellement plus de 400 chefs d’entreprises partenaires de l’Etat.

 

L’objectif de ces entretiens : faire le point avec ces entreprises avant le lancement du processus de paiement de la dette intérieure.

 

« C’est faux de dire que l’Etat ne paie plus. L’Etat paie et continuera de payer. Mais désormais uniquement la bonne dépense ».

 

A ce jour, toute la dette intérieure a été payée aux plus de 400 prestataires de l’Etat gabonais, pour un montant de 105 milliards de francs CFA.

Les résultats de l’audit des comptes publics en quelques chiffres :

Sur les 1700 milliards de francs CFA découverts dans les livres du Trésor publics :

 

–       700 milliards ont simplement été annulés car sans objet

–       sur 300 milliards du compte TPG : 200 milliards ont été annulés

–       sur 300 milliards alloués à l’ANGT : 200 milliards de lignes de crédit ont été annulées, sur 100 milliards à payer, 70 milliards ont déjà été décaissés)

–       sur 135 milliards de dettes aux entreprises : 30 milliards ont été annulés après audition des prestataires et 105 milliards ont été payés en totalité.

Le Gabon fait le menage dans ses finances publiques


Conseil des ministres

 

Entreprises fantômes siphonnant les lignes budgétaires, marchés publics colossaux passés de gré à gré, budgets d’investissement évaporés: le Gabon a entrepris une remise à plat de ses finances publiques qui fait tousser à Libreville.

Le gouvernement gabonais a lancé au 1er janvier un audit approfondi des finances publiques, mené par la nouvelle Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques (DGCRCP).

« Il faut rompre totalement avec les pratiques du passé », lorsque « plus de la moitié du budget disparaissait dans la nature », explique à quelques journalistes, dont l’AFP, le patron de la DGCRCP, Jean-Fidèle Otandault.

Créée en 2012 sur instruction du président Ali Bongo Ondima, élu après la mort de son père Omar qui avait dirigé le Gabon pendant 42 ans, cette direction dispose de larges pouvoirs d’investigation et peut s’opposer à des paiements ordonnés par les administrations.

Le budget 2014 s’élève à 3. 000 milliards francs CFA (4,57 milliards d’euros) pour une population de 1,6 million d’habitants. A titre de comparaison, celui de la Côte d’Ivoire (22 millions d’habitants) est de 4. 400 milliards FCFA. La Centrafrique émarge, elle, à 120 milliards FCFA pour 4,8 millions d’habitants.

Pour mener à bien ses enquêtes, cette nouvelle direction a bloqué les paiements de l’Etat au 31 décembre, le temps d’éplucher pendant près de six mois les livres de compte du Trésor public, remontant parfois jusque 10 à 15 ans en arrière.

Et il y avait beaucoup de cadavres dans les placards. « On ne peut pas continuer à détourner les fonds publics », alors que la production pétrolière, première ressource du pays, stagne, s’insurge le haut responsable. Et quand de surcroît un tiers des foyers gabonais survivent dans le dénuement et que les infrastructures de base (routes, eau, électricité,. . . ) nécessitent des investissements.

 

– Surfacturations à grande échelle –

 

Les enquêteurs ont ainsi découvert que le matériel informatique était parfois facturé trois à quatre fois le prix du marché aux administrations. Et que pendant dix ans, une ligne annuelle d’investissements de 50 milliards FCFA destinée aux provinces s’est massivement évaporée. « Sur les 500 milliards (762 millions EUR), plus de 400 milliards ont été détournés en dix ans », selon la DGCRCP.

Ou, encore, un marché colossal de travaux public de 300 milliards FCFA (457 millions EUR) passé de gré à gré, sans appel d’offres. L’audit a également mis au jour un système d’entreprises prête-nom, créées par des proches ou des parents de fonctionnaires qui leur attribuaient des marchés publics et les réglaient sans que les travaux soient exécutés, ou les prestations fournies.

« L’audit a permis de voir les failles du système », selon les autorités. Face à ces « dysfonctionnements graves », des procédures disciplinaires vont viser des agents de l’Etat.

Mais le « nettoyage des comptes publics » a aussi provoqué la colère d’entreprises fournisseuses de l’Etat, qui ont vu leurs paiements bloqués plusieurs mois, entraînant l’arrêt de chantiers, et suscité l’inquiétude des milieux patronaux sur un risque d’insolvabilité de l’Etat.

« Il fallait faire le ménage, nettoyer les comptes et accepter de traverser une période difficile », plaide M. Otandault, selon qui les créances en souffrance sont en cours de paiement: « nous nous faisons beaucoup d’ennemis, qui font courir la rumeur de l’insolvabilité simplement parce qu’ils n’en profitent plus ».

Désormais, l’Etat paie uniquement « la bonne dépense, pas la mauvaise », assure-t-il. La DGCRCP a reçu 400 chefs d’entreprises ayant des marchés avec l’Etat après des enquêtes comptables, en demandant à certains de revoir à la baisse certaines factures.

Afin d’éviter de telles dérives à l’avenir, le Gabon va se doter d’une autorité chargée de veiller sur les marchés publics et instaurer en 2015 des règles de contrôle budgétaire plus strictes.
Source: AFP

La communication gouvernementale vue par un expert


Com

 

 

Source: Gabon Review

Ancien président de l’agence Image et Stratégie Europe, ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, ancien chef du Service d’information du gouvernement français, Thierry Saussez, a rendu visite à la rédaction de Gabonreview en marge de l’opération «Café Com», organisé par le secrétariat général du gouvernement. Il en a profité pour livrer sa vision de la communication gouvernementale au Gabon.

Gabonreview : Qui êtes-vous Thierry Saussez ?

Thierry Saussez : je suis conseil en communication depuis quarante ans. J’ai exercé dans le privé à la tête d’une agence de communication que j’ai créée. Puis, je suis passé de l’autre côté du miroir pour voir comment ça fonctionnait du côté de l’État en acceptant d’être le délégué interministériel à la communication du gouvernement français.

Vous êtes intervenu dans une campagne de Nicolas Sarkozy, croyons-nous savoir…

Je suis intervenu sur 500 campagnes électorales depuis quarante ans dont celle d’Edouard Balladur, de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy et beaucoup d’autres. J’ai également effectué de nombreuses interventions et conseils auprès des chefs d’État, Premiers ministres, en France, en Europe et en Afrique.

Qu’est-ce qui justifie votre présence au Gabon ?

C’est une vieille promesse. Quand la vie a été belle avec vous, il faut toujours tenir ses engagements. Nous avons pris l’engagement il y a quatre ans, quand je dirigeais le service d’information du gouvernement français, de venir donner quelques tuyaux ou conseils pour développer la communication gouvernementale au Gabon. L’actualité française était tellement chaude et la responsabilité tellement prenante que je n’ai pas pu le faire. Mais comme il faut toujours tenir ses engagements, je le fais maintenant, et à mes propres frais. Ce qui prouve que c’est un engagement important pour ce pays.

Vous avez rencontré les communicants de l’administration gabonaise, comment avez-vous trouvé cet échange ?

Je l’ai trouvé excellent parce que je sens bien qu’ils ont des difficultés à trouver leur place, à convaincre les acteurs principaux c’est-à-dire les ministres et probablement une bonne partie de l’administration. Ce que j’ai moi-même toujours expliqué comme étant absolument central, c’est que la communication est une stratégie publique : de la même façon qu’il y a une stratégie économique, politique, sociale, il faut qu’il y ait une stratégie de communication. Le philosophe Alain disait : «la totalité de l’information c’est la totalité de la démocratie». Les médias jouent un rôle central dans ce dispositif, à la fois agréable pour relayer la parole publique et de temps en temps désagréable, c’est la partie contre-pouvoir. Mais il ne faut pas se plaindre, du côté du pouvoir politique, qu’à la limite les médias ne soient pas toujours agréables, si eux-mêmes sont en déficit de communication. C’est la même logique que sur les moteurs de recherche internet : vous ne pouvez pas supprimer une information négative, mais vous pouvez faire que toutes les informations positives sortent. Au fond, c’est ça le job d’un gouvernement.

Ici il y a des progrès à faire en matière de communication publique, en matière de communication gouvernementale, au niveau des grandes campagnes sur des enjeux de société, sur ce qui est fait pour les jeunes, pour la formation, pour la solidarité et pour l’action sociale. Il est clair qu’il n’y a pas assez de message du gouvernement sur ce qui fait la vie quotidienne des Gabonais et du coup on peut avoir l’impression qu’il y a des grands enjeux politiques sur le Gabon émergent, sur le Gabon vert, le Gabon industriel qui sont évidemment une vision, une stratégie, mais qu’on n’explique pas assez dans la vie quotidienne.

Comment pouvez-vous résumer le message que vous aviez délivré à l’ensemble des communicants de l’administration gabonaise ?

En quatre points je dirais :

  1. La communication est une stratégie publique au même titre que les autres ;
  2. Il y a la communication politique, celle électorale qui est très personnalisée et la communication publique qui est construite sur des thèmes (l’emploi, la formation des jeunes, les infrastructures, la sécurité, le pouvoir d’achat) et qui nécessite presque chaque jour d’expliquer ce qui se passe. Les deux sont évidemment complémentaires, communication politique et communication publique. Elles parlent, l’une à l’électeur et l’autre au citoyen mais elles représentent des enjeux de nature différente ;
  3. La professionnalisation des acteurs est absolument centrale. Si on veut que ça fonctionne, si on veut qu’il ait un effet d’entrainement, il faut que les communicants, les attachés de presse des administrations publiques et des ministères soient plus actifs, mieux formés et plus crédibles auprès de leurs propres patrons ;
  4. Il faut évidemment une coordination de la communication du gouvernement au niveau du secrétariat général du gouvernement, pour pouvoir encourager les meilleures initiatives partout.

C’est fini le temps où on pouvait rester dans son coin, un peu caché, en se disant au fond on va vivre plus heureux comme ça. Le monde bouge et, tous les jours, il y a des informations qui arrivent aux oreilles des Gabonais. Je veux bien que communiquer soit un risque, mais le plus grand risque dans ce monde en mutation est de ne pas communiquer.

 

 

Des scanners à conteneurs bientôt fonctionnels aux ports du Gabon.


PM

 

C’est ce qui ressort de l’audience qu’a accordée, le 11 juillet 2014, le Premier Ministre, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo à M. Thierry Alcacer, Directeur Général de Scan Gabon, filière du Groupe international, Cotecna, leader mondial dans l’intégration des scanners à conteneurs dans l’environnement portuaire et douanier.

En effet, Thierry Alcacer est venu faire le point avec le Chef du gouvernement sur le contrat signé le 11 septembre 2012 entre la société Scan Gabon et l’Etat Gabonais, relatif à la mise en place de deux scanners à conteneurs dans les ports du Gabon, à savoir ; Owendo et Port-Gentil. Avec le Professeur Daniel Ona Ondo, le directeur général de cette société a fait l’apologie du contrat ayant abouti à la mise en œuvre, sous la supervision de la Douane gabonaise et de la direction générale de l’Office des Ports et Rades du Gabon (Oprag), d’un scanner à conteneurs à Owendo.

Après avoir expliqué les tenants et les aboutissants dudit contrat au Premier ministre, Thierry Alcacer a déclaré que tout était finalement prêt pour que le scanner déjà installé au port d’Owendo entre en fonction. Pour lui, seule la décision gouvernementale était attendue. Il a également vanté les mérites et la nécessité pour une douane fiable de disposer d’un scanner. Aussi, a-t-il fait savoir que le Scanner était un outil de renforcement de capacités de la douane et permettant de voir sans l’ouvrir, l’intérieur d’un conteneur ou tout autre colis.

Il a poursuivi dans son exposé en faisant remarquer que le Scanner permettait aussi une sécurisation des recettes douanières à travers la lutte contre les trafics de toutes sortes. Toujours dans cette vision, il a montré combien le scanner facilitait la fluidité du trafic portuaire dans la gestion des conteneurs, à partir du moment où il peut être contrôlé sans qu’il ne soit ouvert. Sur le plan pratique, le directeur général de Scan Gabon a signifié qu’un conteneur scanné faisait gagner et du temps, et de l’argent aux services des Douanes. Ce qui, selon lui, participe à la sécurité de l’Etat.

Au terme de toutes ces explications, l’hôte du Professeur Daniel Ona Ondo s’est joui de ce que le gouvernement soutenait la mise en œuvre rapide et effective de cet outil de contrôle et de fiabilité de la douane gabonaise. Pour ce qui concerne la fonctionnalité du scanner, il a indiqué que les conteneurs sont déchargés des navires et mis sur les camions qui passent devant le scanner à une vitesse d’à peu près 7 kilomètres à l’heure. L’image captée est immédiatement envoyée dans les ordinateurs installés dans une sorte de salle de contrôle.

Ainsi, au moment où passait le propriétaire du conteneur devant les services douaniers, il sera comparé le fichier interprété et envoyé par le scanner aux déclarations de l’importateur. Une technique, selon Thierry Alcacer facilitant par ailleurs de savoir si la marchandise déclarée était suspecte ou pas. Ainsi, le scanner peut-il recevoir jusqu’à 100 conteneurs en une heure et suivant la configuration actuelle du site d’installation située au Port d’Owendo. Concernant les différents intervenants, il est envisagé une quarantaine de jeunes nationaux formés dans la technologie du scanning. Comme les douaniers, ces personnes auront la lourde responsabilité de gérer, avec l’assistance technique du personnel assistant du groupe Cotecna et ce, jusqu’à la rétrocession définitive du projet à l’Etat gabonais intervenant au bout de 6 ans de partenariat, les deux scanners mobiles installés au Port d’Owendo. C’e qu’il a appelé le BOT, soit Bil Operate Transfertou le transfert des compétences.

Avec un effectif évalué à plus de 3000 employés et plus d’une centaine de bureaux disséminés à travers le monde, le groupe Alcacer a entamé son épopée au Ghana en l’an 2000 et s’est littéralement infiltré dans plusieurs autres pays du continent dont le Gabon en 2012.

In fine, c’est la douane gabonaise qui sortira finalement gagnante au bout de ce partenariat car, suivant les dires du directeur général de Scan Gabon, les scanners installés peuvent se déplacer n’importe où le besoin se fera sentir ce, compte tenu de leur mobilité. C’est en quelque sorte, un véritable laboratoire mobile qui s’étendra également au port de la capitale économique gabonaise, ainsi que les postes frontaliers du pays.